L'Observatoire Pierre Auger met à disposition du public 10% de ses données
Le 15 février dernier, dans le cadre de sa politique de science ouverte, l’observatoire international Pierre Auger a publié les données détaillées de plus de 20 000 rayons cosmiques de haute énergie. Cela représente 10 % de l’ensemble des détections de la collaboration qui souhaite ainsi pleinement valoriser cette collecte unique au monde. Un soin particulier a été apporté à l’interface de mise à disposition pour que professionnels et amateurs puissent s’approprier sans difficulté les données à des fins de recherche et de médiation scientifique.
La collaboration Auger1 n’en est pas à son coup d’essai. Elle avait déjà publié des données, à la fois dans les publications scientifiques et à des fins de vulgarisation. Mais cette fois, les scientifiques du plus vaste observatoire de rayons cosmiques au monde, situé en Argentine, ont frappé un grand coup. Le 15 février dernier, pas moins de 10% des données utilisées par la collaboration lors de ses publications à la dernière conférence internationale de rayons cosmiques (ICRC2019) ont été mises à disposition du public, soit le détail de plus de 20000 rayons cosmiques. Pour donner une idée de ce que cet ensemble représente, cela correspond à tous les rayons cosmiques de haute énergie qui tombent sur Paris intra-muros pendant 20 ans.
20 000 rayons cosmiques
Mais ce n’est pas tout. Pour la première fois la collaboration dévoile en complément de la description des rayons cosmiques, toute l'information de bas niveau des instruments qui les ont observés, permettant de comprendre en détail le fonctionnement des détecteurs de l'Observatoire.
La publication de cet ensemble de données représente le fruit de 16 mois de travail d'une équipe dédiée au sein de la collaboration et a débouché sur la création d’un site web [1] qui permet d'observer en détail chaque événement et met à disposition des chercheurs et chercheuses intéressé(e)s des exemples d'analyse de physique sous forme de "notebook" interactifs.
Pour la recherche et l’éducation
L’idée derrière de cette publication composite est que les données soient utilisées par une communauté diversifiée, comprenant des professionnels et des citoyens-scientifiques, non seulement à des fins éducatives mais aussi pour la recherche.
En mettant à la disposition du public des données et des programmes d'analyse, la collaboration soutien l’idée que le libre accès aux données permettra, à long terme, la réalisation maximale de leur potentiel scientifique.
- 1La collaboration Pierre Auger regroupe plus de 400 chercheurs et chercheuses de 97 instituts dans 17 pays : Allemagne, Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Colombie, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Mexique, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovénie. 12 chercheurs et chercheuses IN2P3 sont impliqués (dont 8 permanents), faisant partie des laboratoires, IJCLab (Orsay), LPNHE (Paris) et LPSC (Grenoble). Corinne Bérat (LPSC) est responsable IN2P3 du projet en France.
Le CERN fait un pas de plus dans l'Open Data
En décembre 2020, les 4 grandes collaborations du LHC (ALICE, ATLAS, CMS et LHCb) ont approuvé une nouvelle politique de données ouvertes, dans laquelle elles s’engagent à publier les données scientifiques de niveau 3, données nécessaires à la production des études scientifiques. Elles commenceront à être publiées 5 ans après leur acquisition. En attendant, déjà 2 pétaoctets de données provenant des expériences de physique des particules sont accessibles via le portail des données ouvertes du CERN (http://opendata.cern.ch/) !