CNRS Nucléaire & Particules s’associe à KEK et l’Université de Tokyo autour du projet Hyper-Kamiokande
En novembre 2024, les représentants de CNRS Nucléaire & Particules et de deux institutions japonaises, l’Université de Tokyo et l’Organisation de recherche pour les accélérateurs de haute énergie (KEK), ont signé un protocole d'accord détaillant les contributions de l’institut français au projet d’infrastructure de recherche Hyper-Kamiokande, dédié à l’étude des neutrinos, dont le détecteur principal est en cours de construction et devrait entrer en service en 2027 à Kamioka, au Japon.
La participation de CNRS Nucléaire & Particules reposera sur trois laboratoires, soit ILANCE (un laboratoire de recherche international entre le CNRS et l’Université de Tokyo), le LLR (CNRS/IN2P3 - Ecole Polytechnique) et le LPNHE (CNRS/IN2P3 - Sorbonne Université). Les laboratoires contribueront notamment au développement et à la production du système de génération et de distribution du temps (dans l’expérience comme pour l’accélérateur à J-PARC), et au développement au CERN du banc d'étalonnage de l’électronique de numérisation des signaux des photodétecteurs.
La France, à travers l’implication de CNRS Nucléaire & Particules, est le cinquième pays à s’engager formellement dans ce projet mené par le Japon après la Pologne, l’Espagne, l’Italie et le Canada[1]. Le CEA/Irfu rejoindra bientôt la liste des partenaires au projet à travers la signature prochaine d’un nouveau protocole d’accord.
La construction du détecteur bat son plein depuis l’approbation du budget par les autorités japonaises en février 2020 : l'excavation de la caverne principale a commencé en novembre 2022 et la construction de la section principale du dôme pour le site expérimental s’est achevée avec succès en octobre 2023.
Pour en savoir plus, consultez le communiqué de l'Université de Tokyo.
[1] Au total, vingt-deux pays ont manifesté leur intérêt à participer au projet Hyper-Kamiokande.
À propos du projet Hyper-Kamiokande
Successeur de l’expérience Super-Kamiokande, Hyper-Kamiokande est un instrument 8 fois plus volumineux, en cours de construction à Kamioka, au Japon, visant à étudier les propriétés des neutrinos provenant de sources naturelles (atmosphère, Soleil, Supernovae…) et à rechercher la désintégration du proton. En conjonction avec l’accélérateur de J-PARC et un système de détecteurs proches caractérisant le faisceau de neutrinos juste après son émission, et prenant ainsi la suite de l’expérience T2K qui s’appuyait sur Super-Kamiokande, Hyper-Kamiokande sera aussi une expérience dite à longue ligne de base de nouvelle génération pour étudier avec une statistique élevée les oscillations de neutrinos produits par un accélérateur. Doté d’un réservoir d’eau ultrapure de 260 000 tonnes et de photodétecteurs à haute sensibilité, le détecteur d’Hyper-Kamiokande sera en mesure, entre autres, d’explorer l’histoire de l’évolution de l’Univers et d’éclairer les scientifiques sur l’asymétrie observée entre matière et antimatière dans l’Univers.