Les cinq boursiers posent en compagnie de Reynald Pain, directeur de l'IN2P3, pendant la cérémonie de remise des bourses. De gauche à droite : Léa Malacher, Ilham Dekhissi, Matthieu Pélissier, Reynald Pain, Cypris Plantier et Pierre Pichard

L’IN2P3 récompense cinq étudiants et étudiantes d'une bourse d’excellence des deux infinis

Bourse et prix Enseignement supérieur Portrait

Cinq étudiants et étudiantes de master ont été reçus au salon d’honneur du siège du CNRS le 29 janvier pour recevoir des mains de Reynald Pain, les toutes première bourses d’excellence des deux infinis. Ce nouveau programme de l’IN2P3 vise à accompagner et soutenir des jeunes dans leur formation en seconde année de Master, à travers l’octroi d’une bourse de 5000€ et une offre de stage dans un laboratoire IN2P3.

Cypris Plantier

Cypris Plantier

Rien a priori ne prédestinait Cypris à suivre un cursus scientifique. Issu d’une famille de littéraires, le Cypris lycéen trouvait son bonheur dans la philosophie et les lettres autant que dans les sciences naturelles. Happé par les mystères émanant des grandes questions de la physique, stimulé, aussi, par le défi intellectuel que cette discipline exigeante représente, il finit par se lancer avec engouement dans une licence PCSI qui l’amènera, au fil des spécialisations, vers un master 2 en physique fondamentale et appliquée, mention physique subatomique. Si la philosophie et la littérature imprègnent toujours sa vision du monde (« la philo m’aide à prendre du recul sur la pensée scientifique, à la replacer dans son contexte »), il n’éprouve aucun regret quant à ses choix : ce défenseur de l’université et de la recherche publique se sent comme un poisson dans l’eau sur les bancs de Lyon 1 comme en laboratoire. Cypris a en effet effectué un premier stage au sein du laboratoire de théorie d’Annecy (LAPTh), qui lui a permis, outre de se familiariser avec le quotidien de chercheur, de réaffirmer son goût prononcé pour la physique théorique « bien brute », celle qui le confronte directement aux questions les plus fondamentales. La suite de son parcours s’écrit donc d’elle-même : il y aura un second stage en théorie, cette fois au LPSC de Grenoble, sur la thématique des axions puis, sans aucun doute, une thèse de doctorat pour démarrer comme il se doit sa carrière de physicien.

 

Léa Malacher 

Léa Malacher

Enfant déjà, Léa se passionnait pour les grandes questions de l’Univers devant des émissions télévisées de vulgarisation scientifique. Cet engouement, appuyé par une aptitude pour la physique et les mathématiques, s’est transformé en ténacité face aux défis d’une licence PCSI à l’Université Claude Bernard de Lyon (UCBL). Quelques années plus tard, la voilà en master 2 de physique fondamentale et appliquée, mention cosmologie, une formation qui lui donne les clefs du fonctionnement de l’Univers, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Après un passage à l’IP2I à l’occasion d’un stage exigeant dont l’objectif était de déterminer la constante de Hubble dans le cadre du Mock Data Challenge du futur Einstein Telescope, la cosmologie reste au cœur des ambitions de Léa. Elle se destine à l’étude des trous noirs pour son stage de fin d’étude et une thèse, elle espère, sur le même sujet. Pas question cependant d’abandonner l’équilibre entre travail et vie privée que Léa a atteint : elle caresse l’idée de l’année de césure après la dernière année de master, l’occasion pour elle de se retrouver autour de ses passions aussi nombreuses que variées, entre composition musicale, apprentissage des langues et cultures étrangères ou encore écriture de poèmes.

Pierre Pichard

Pierre Pichard

Quand il n’est pas trop occupé à visionner des documentaires animaliers ou la ligue de basketball américaine, Pierre trouve le temps de se consacrer à celle de ses passions dont il a fait son objet d’étude : la physique expérimentale. Ce breton actuellement en master 2 de physique fondamentale et appliquée à Nantes inscrit en effet son intérêt pour la physique dans une curiosité plus globale envers la nature et le monde. Cette curiosité l’amène, dans son temps libre, à s’informer aussi bien sur des sujets de sciences naturelles que de sciences humaines. Après une double licence en chimie et en physique, il a fait le choix de se consacrer à cette dernière, « celle qui répond aux questions les plus fondamentales, au plus près des deux infinis ». Un premier stage effectué auprès du Jefferson Laboratory aux Etats-Unis, au cours duquel il a participé à la mise en service d’un grand calorimètre électromagnétique, lui a permis de cultiver son goût pour une physique expérimentale au plus proche du matériel, du concret. Quelques semaines avant le début de son stage de fin d’études, Pierre a toutes les clefs en main pour mener son projet à bien, avec une thèse en physique expérimentale dans le viseur : à partir de mars, Pierre travaillera en effet sur le télescope gamma HESS, en Namibie, au sein du laboratoire parisien APC. 

 

Matthieu Pélissier

Matthieu Pélissier

« Ce que je trouve beau dans le monde de la recherche, c’est le petit grain de sable que chacun apporte à la montagne, individu par individu, groupe par groupe, pour générer une émulation intellectuelle collective ». Matthieu Pélissier n’est pas seulement poète, il est aussi étudiant en deuxième année de master en cosmologie et physique des particules à l’Université de Grenoble. Dans l’espoir d’intégrer un jour le monde de la recherche, il a quitté son Aveyron natal pour une licence en physique orientée recherche à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, enchaînant sur son master à Grenoble, où il s’adonne depuis aux plaisirs de la physique théorique et de la randonnée alpine. Exposé très tôt à la magie des deux infinis grâce à internet et aux films (il cite le désormais classique Interstellar de Christopher Nolan), son intérêt pour la physique a fleuri au rythme des années d’études et de son stage, effectué l’année dernière au LPSC de Grenoble, au sein de l’équipe d’ATLAS. Au cours de ce stage, résolument orienté mathématiques et programmation, il a été amené à résoudre une équation différentielle à l’aide d’un réseau de neurones – une étape qui lui a permis d’affiner son projet. Désormais, l’objectif est bien de se plonger dans la cosmologie observationnelle, au plus proche des grands concepts de la physique. Cet objectif est en passe d’être atteint : le LPSC, lui encore, embarque Matthieu dans un stage sur l’étude de la matière noire aux échelles galactiques – avec, en toile de fond, la perspective d’une thèse de doctorat.

 

Ilham Dekhissi

Ilham Dekhissi

Le parcours d’Ilham a de quoi impressionner : guidée par sa passion pour la physique, cette marocaine de 23 ans arrive au terme d’un parcours universitaire qui l’aura menée d’Oujda, au Maroc, où elle a grandi et obtenu une première licence en physique, jusqu’en Normandie, pour une deuxième licence à l’Université du Havre et un master en physique nucléaire à Caen. Stimulée par une famille de physiciens et une curiosité à l’égard des deux infinis, elle excelle rapidement dans sa première licence, au Maroc, en mettant ses compétences de jeunes physicienne au service de la société : elle s’investit par exemple dans un projet visant à mesurer le gaz radon dans l’air des habitations et dans l’eau de sa ville natale. En Normandie, son projet se précise : en rejoignant la prestigieuse « Graduate School for Nuclear Physics » à Caen, elle s’offre un accès privilégié à la recherche en physique nucléaire. Elle y met un premier pied à l’occasion d’un stage au LPC-CAEN, où elle se penchera sur la physique nucléaire à travers l’étude de désintégrations exotiques, et s’apprête à poursuivre sur sa lancée avec un stade de fin d’études qui la frottera à l’aspect expérimental de la physique nucléaire, ce dont elle se réjouit d’avance : « Cette opportunité me permettra d'acquérir une expérience concrète dans le domaine expérimental de la physique nucléaire, élargissant ainsi mes compétences et connaissances dans ce domaine fascinant ».

La cérémonie du 29 janvier

Les cinq lauréates et lauréats ont été reçus au salon d'honneur du siège du CNRS, à Paris, l'après-midi du 29 janvier, en présence de Reynald Pain, directeur de l'IN2P3, des directeurs adjoints scientifiques de l'IN2P3, de Dany Davesne, chargé de formations et enseignement supérieur de l'institut et de la direction administrative de l’IN2P3. Après la remise des certificats de bourse et de l'ouvrage "Etonnants infinis", édité par l'institut, les lauréates et lauréats ont pu échanger sur leurs parcours et leurs expériences avec la direction en partageant une petite collation.

Contact

Dany Davesne
Chargé de mission Formations et enseignements supérieurs
Thomas Hortala
Chargé de communication