CTAO disposera de trois catégories de télescopes à rayonnement gamma de très haute énergie. Des petits, des moyens et des grands.
CTAO est un vaste projet d'étude des rayons gamma de très haute énergie. Il comptera à terme plusieurs dizaines de télescopes de grande, moyenne et petite taille déployés sur deux sites dans les hémisphères nord et sud. Credit: Gabriel Pérez Díaz, IAC

L’observatoire de rayons gamma CTAO promu infrastructure de recherche d’intérêt européen

Communiqué Astroparticules et cosmologie

La Commission européenne a annoncé ce mardi 7 janvier avoir accordé à CTAO (Cherenkov Telescope Array Observatory) le statut de Consortium Européen pour une infrastructure de recherche (ERIC), une forme juridique spécifique en droit de l’Union Européenne facilitant la création et l’exploitation d’infrastructures de recherche d’intérêt européen. CTAO devient ainsi le 29ème ERIC créé depuis 2009. 

En fournissant une structure juridique reconnue au niveau international, la décision de la Commission européenne accélèrera la construction de l’Observatoire et facilitera son exploitation en assurant la stabilité du financement des infrastructures, en accompagnant le recrutement de nouveau personnel, mais aussi en établissant un cadre pour la distribution des données de l’Observatoire à l’échelle mondiale.

Cette décision intervient à un moment charnière pour CTAO : les premiers télescopes de son site nord, situé aux îles Canaries (Espagne) commencent leur prise de données, et les premiers télescopes seront installés sur son site sud dans le désert d’Atacama (Chili) l’année prochaine. À son démarrage, CTAO deviendra l’observatoire le plus grand et le plus sensible pour l’astronomie gamma à l’échelle mondiale. Il contribuera à lever le voile sur des questions majeures de la physique moderne telles que l’origine et l’accélération du rayonnement cosmique, le comportement de la matière dans les environnements extrêmes des trous noirs, ou la nature de la matière noire.

Ce projet est mené par une collaboration scientifique regroupant 150 laboratoires d’une trentaine de pays dans laquelle la France a joué un rôle déterminant, tant au niveau de la définition des objectifs scientifiques que de la mise au point et, désormais, de la construction des réseaux de télescopes. Cette implication a valu au projet d’être reconnu comme une Très Grande Infrastructure de Recherche française (IR*) dès 2018.

« Le statut d’ERIC consacre CTAO comme l’une des infrastructures majeures de la recherche européenne. » se réjouit Thierry Stolarczyk, co-porte-parole du Consortium scientifique CTAO. « Cet évènement récompense 20 années d’efforts de chercheurs, ingénieurs et techniciens du consortium international engagé dans la définition du projet scientifique et technique, et aujourd’hui dans la construction des réseaux de télescopes. Elle marque symboliquement le démarrage d’une nouvelle phase vers l’exploitation des premières données qui conduira, bientôt, à de nouvelles découvertes dans l’Univers vu en rayons gamma. ».

« La création de l’ERIC CTAO en ce début d’année 2025 est une excellente nouvelle pour toute la communauté scientifique européenne d’astronomie gamma. Cette création était très attendue, en particulier par les établissements de recherche français qui sont parmi les principaux contributeurs de l’infrastructure » précise Guy Perrin, délégué français au « Board of Governmental Representatives » de CTAO.

CTAO disposera de 3 sortes de télescopes. Petit, moyen et grand.
CTAO va regrouper plusieurs dizaines de télescopes déployés sur deux site d'observation. Il comprendra trois sortes de télescopes aux sensibilités différentes, des petits (LST), à gauche sur l'image, des moyens (MST), au centre, et des grands (LST). Crédit: Gabriel Pérez Díaz, IAC

À propos de la participation française à CTAO

Les personnels scientifiques et techniques français impliqués dans CTAO sont issus de laboratoires du CNRS (CNRS Nucléaire & Particules[1] et CNRS Terre & Univers[2]) et de l’IRFU au CEA Paris-Saclay. Ils contribuent à de nombreux aspects de la mise en place de l’infrastructure et de son exploitation scientifique. Une part importante de la contribution porte sur les trois types de télescopes (sur la photo, de gauche à droite, SST, MST et LST) dont plusieurs dizaines d’exemplaires équiperont les deux réseaux de l’Observatoire, détectant la lumière Tcherenkov produite par l’interaction des rayons gamma dans l’atmosphère, entre 10 GeV et 100 TeV. Plus précisément, cette contribution française concerne : pour les LST, la conception des arches, les contrôleurs des caméras et la motorisation de la structure mécanique ; pour les MST, la conception, la construction et l’intégration de caméras à électronique rapide (NectarCAM) et la conception et la fourniture de miroirs ; pour les SST, la conception et l’intégration des télescopes. Les équipes françaises contribuent également au monitorage de la qualité de l’atmosphère par la construction d'un LIDAR sur le site Sud. Enfin, elles ont un rôle prépondérant dans le déploiement de la chaîne d’analyse des données des réseaux de télescopes et des outils d’analyse scientifique de la voute céleste pour les futurs utilisateurs de l’Observatoire.  

Accéder au communiqué de la collaboration CTAO (en anglais)


 

[1] Laboratoires APC, CPPM, IJCLab, LAPP, LLR, IP2I, LPNHE et LUPM

[2] Laboratoires IPAG, IRAP, LUTH et OCA. 

Contact

Vincent Poireau
DAS Astroparticules et cosmologie
Emmanuel Jullien
Responsable du service communication de l'IN2P3