Retour des faisceaux au LHC après 6 semaines d’interruption
Les faisceaux ont fait leur retour le 30 août dans l’anneau du LHC après plusieurs semaines d’interruption. En effet, le 17 juillet dernier, une perturbation électrique due à la chute d’un arbre sur une ligne du réseau suisse a malheureusement entraîné de sévères conséquences. La perturbation s’est propagée jusqu’à l’alimentation du LHC et a déclenché une transition résistive de l’aimant triplet situé à côté de l’expérience LHCb. Les forces mécaniques engendrées lors de la perte de l’état de supraconductivité de cet aimant ont créé une fissure au niveau de l’interconnexion (image ci-dessous) entre les triplets, brisant le vide de cette partie de l’installation.
Il aura donc fallu 6 semaines environ de réparation (sur les 8 initialement prévues). Un temps d’arrêt forcé que les expériences ont mis à profit pour effectuer calibrations et améliorations de leurs équipements. Si la possibilité de revenir à des faisceaux de haute intensité de protons n’est plus envisageable cette année, le LHC est néanmoins en capacité d'assurer le programme de basse intensité initialement prévu.
Le programme de basse intensité a repris
Ainsi les deux premières semaines de septembre ont été utilisées pour des mesures de diffusion élastique des protons, possibles uniquement dans la configuration où les faisceaux sont quasiment parallèles, ainsi qu’à la consolidation d’une deuxième fuite rapidement localisée et fixée sur l’interconnexion. À partir de la fin du mois de septembre, le LHC va fonctionner avec des ions lourds (plomb) et les semaines suivantes, jusqu’au 30 octobre, seront dévolues au programme de physique avec les ions lourds.
Le retour avec un peu d’avance des faisceaux après l’incident pourrait offrir l’année prochaine un peu de temps supplémentaire aux collisions à haute intensité de protons. Si cette année seulement 32 fb-1 de luminosité intégrée sur les 75 prévues ont été délivrés, on peut donc espérer avoir une année prochaine dépassant les objectifs, renouant ainsi avec les excellentes performances auxquelles le LHC nous avait habitué.